25 Juillet 2023
Plus que jamais, il est intéressant de se souvenir des grandes grèves de 1936. L’histoire ne se répète pas mais elle nous instruit.
Ces grèves se déroulent dans le contexte économique et social très rude des années trente, avec le spectre de la guerre, la montée des fascismes en Europe, les provocations et les coups de force de l’extrême droite en France. Toute ressemblance...
La coalition politique du « Front Populaire » vient tout juste d’arriver au pouvoir mais pour autant les grèves commencent dès le 11 mai 1936 dans la métallurgie puis s’étendent dans tous les secteurs, y compris dans le commerce (comme aux galeries Lafayette) avec des travailleuses très mobilisées. Les usines sont occupées (plus de 9000), les Assemblées Générales sont quotidiennes. « Cette grève est en elle-même une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange » dira Simone Weil, philosophe et syndicaliste.
Le 7 juin sont signés les accords de Matignon entre la CGT et le gouvernement qui aboutissent notamment à une augmentation générale des salaires (7à 15%), le respect du droit syndical, la création des Délégués du Personnel, la généralisation des conventions collectives.
Malgré les appels à la reprise du travail de l’appareil syndical national, les travailleurs décident de continuer la grève et obtiennent dans les jours suivants la loi des 40 heures hebdomadaires de travail et 15 jours de congés payés : une véritable révolution considérée comme totalement utopique à l’époque. Dès l’été 36, 600 00O vacanciers vont bénéficier du « billet populaire de congé annuel » pour partir en train. Dans les cités et banlieues ouvrières, l'espoir prend enfin corps.
De cette formidable mobilisation, on peut retenir 2 éléments essentiels :
La grève générale permet de renverser des montagnes. Heureusement qu’à l'époque nos anciens ne se sont pas lancés dans 14 journées de mobilisations saute-mouton étalées sur 5 mois…
Le destin des travailleurs est entre leurs mains et leurs syndicats de base : il n’appartient ni aux politiques ni aux appareils syndicaux.
Ces éléments restent plus que jamais d’actualité. Ils sont notre fil à plomb !
Je souhaite un bel été à toutes et tous avec du soleil dans les cœurs.
"VIVE LES CONGES PAYES, VIVE LA VIE,
VIVE LA LUTTE, VIVE LA SOCIALE !
VIVE LA CGT FORCE-OUVRIÈRE !"
Rennes, le 17 juillet 2023, Fabrice LERESTIF, Secrétaire Général
Edito à retrouver dans l'Interpro n°252 du mois de juillet 2023