2018 sera-t-elle l'année de la riposte sociale et de la reconquête ou une année de plomb ?

C'est à nous militantes et militants FO de donner une partie de la réponse dans la rue, par la grève et lors de notre congrès confédéral d'avril.

Les premières ruptures conventionnelles collectives permises par les ordonnances Macron sont en marche. Prenons l’exemple de PSA : 2,15 milliards de bénéfices en 2016, un million de véhicules produits contre 860 000 il y a 5 ans, le tout avec moins de personnel en CDI et ils veulent en virer 1300 pour augmenter les profits ! Ces gens-là et ceux qui les protègent ou les servent sont d’une violence inouïe. On ne se concerte pas avec ces brutes "bien propres sur elles" en espérant leur clémence, on construit le rapport de force et on résiste. Attendre des entreprises une attitude "citoyenne" relève au mieux de l’angélisme, au pire du cynisme. L'affaire Lactalis est là pour le démontrer s'il en était besoin. "Demander à ceux qui détiennent les entreprises de s’autocontrôler pour limiter leur profit est absurde et dangereux" comme le dit très bien le communiqué de notre Fédération de l’Équipement de l’Environnement des Transports et des Services (FEETS). Bien d’autres désastres sanitaires ou sociaux sont prévisibles si on les laisse faire.

Va-t-on les laisser faire ou défendre pied à pied nos droits collectifs ? Seule la lutte paie. C’est une leçon que la vie nous apprend tous les jours.

Le dispositif macronien est en place : diversion, falsification, propagande et tentative de mise au pas. "Les syndicats vivront et fonctionneront sous l’autorité des Comités sociaux en s'inspirant de leurs doctrines qui ne sauraient être elles-mêmes que celle du gouvernement" (Charte du travail signé par Pétain le 4 octobre 1941). N'est-ce pas exactement le cadre corporatiste qu'entendent mettre en œuvre les "premiers de cordée" ? Et il y aura, n’en doutons pas, des prétendants pour collaborer et intégrer ce "monde nouveau" que Pétain qualifiait à l'époque "d’ordre nouveau".

À la Charte du Travail, FO a toujours opposé la Charte d’Amiens. Avec les salarié(e)s des EHPAD et de l'Aide à Domicile le 30 janvier ou les personnels de l’Éducation Nationale le 1er février, nous allons porter en toute indépendance les revendications. Partout nous allons soutenir les salarié(e)s en résistance. Au-delà des secteurs professionnels, des sensibilités, des parcours, tous ceux qui résistent à la "macroneuse" "les derniers de corvées" nous trouveront à leurs côtés.

" CE SONT TOUS DES CAMARADES
VIVE LA SOCIALE ! "

Rennes, le 22 janvier 2018, Fabrice LERESTIF, Secrétaire Général

Edito à retrouver dans l'Interpro n°186 du mois de janvier 2018