23 Octobre 2025
Le Cornu bis a annoncé, pour sauver provisoirement sa peau de 1er sinistre, la suspension de la contre-réforme Macron-Borne sur les retraites. Les mots ont un sens, suspension n’est pas abrogation et cela a des conséquences très concrètes. Cela entérine la régression des 62 ans et 9 mois et des 170 trimestres et c’est le prétexte aussi pour remettre sur le tapis le système de retraite par capitalisation version MEDEF ou retraite par points version CFDT que nous avions empêché par la grève fin 2019.
C’est peu dire que nous vivons une période de grande confusion, révélatrice d’un manque évident de projet social collectif, d’une perte de sens et de mémoire ouvrière.
En octobre 1945, dans un pays en ruine, nos anciens, dont le camarade Georges Buisson, sont capables d’imposer, face aux patrons et au pouvoir, cette conquête sociale majeure qu’est la Sécurité Sociale, sur la base d’un principe simple « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».
Ce principe, totalement contradictoire avec le système capitaliste, reste notre boussole dans le combat syndical.
Solidarité Interprofessionnelle et intergénérationnelle ou individualisme forcené ? Carte vitale ou carte bancaire ?
On retrouve et réinvente collectivement le chemin de jours heureux ou on se laisse embourber dans le marigot du chacun pour soi, voire du chacun contre l’autre, le jeune, le « boomer », le fonctionnaire, l’étranger... Les réactionnaires et les pétainistes relookés prospèrent dans ce marais puant au plus grand profit du système, dont ils ne sont que les petites frappes.
Système qui ne craint rien de plus que la force collective de « ceux qui ne sont rien » mais qui peuvent devenir « tout » comme le dit l’« Internationale ». Le fait même que le pouvoir ait été obligé de remettre cette question des retraites au cœur du débat est révélateur de la voie qu’il nous faut poursuivre.
À nous de nous organiser, de construire l’unité syndicale, pas celle de logos juxtaposés mais celle basée sur des revendications claires et de forger une confédération dont l’orientation et la combativité soient à la hauteur des enjeux sociaux et démocratiques.
Vive la vie, vive la pensée libre, vive la sociale !
Vive la CGT Force-Ouvrière !
Rennes, le 20 octobre 2025,
Fabrice LERESTIF, Secrétaire Général
Édito à retrouver dans l'Interpro n°279 du mois d'octobre 2025