UD FO 35

LES HÉRITIERS

Pour savoir où l’on va, faut-il déjà savoir d’où l’on vient !

Nous sommes les héritiers des communards, ces femmes et ces hommes épris de liberté et de justice sociale, assassinés par les versaillais en 1871.

Nous sommes les héritiers des bourses du travail, de la CGT de 1895 et de la Charte d’Amiens de 1906 qui définit à la fois notre double besogne de syndicalistes pour aboutir « à l’émancipation intégrale qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste » et dit aussi ce qu’est notre indépendance : « les organisations confédérées n’ont pas à se préoccuper des partis et des sectes ».

Nous sommes les héritiers des résistants à la barbarie nazie, aux collaborateurs, aux pétainistes, à la charte du travail qui interdit le droit de grève et nie la lutte de classe.

Cet héritage, marqué du sceau du courage et de la lucidité nous oblige.

Certains, y compris hélas dans notre organisation, ont la mémoire courte ou sélective, d’autres expliquent qu’il faut être pragmatique et s’adapter au « nouveau monde », en clair se soumettre, voire accompagner l’insupportable.

Macron et Barnier vont taper comme des brutes sur les travailleu(se)rs du public comme du privé, les retraités(e)s, les privé(e)s d’emplois, les immigrés en utilisant la ficelle bien connue de la diversion et de la division, si utile à ceux qui encaissent les profits et les dividendes.

À nous d’être, comme nos anciens, à la hauteur des enjeux et des menaces colossales qui pèsent sur ce qui nous reste de droits collectifs et de libertés.

Cela implique de ne pas se mentir, ni mentir aux travailleurs. Qui peut croire qu’un meeting national le 26 octobre dans une salle de 1700 places correspond aux enjeux quand on sait ce qu’on a été capable de faire dans le passé ?

Si l’on ajoute la proximité de date avec l’initiative parlementaire des pétainistes relookés du Rassemblement National, le doute sur l’orientation confédérale s’installe. Pour notre part, nous n’y mettrons pas les pieds.

Nous n’irons ni à la niche (parlementaire), ni à la gamelle mais continuerons de dire haut et fort que seule la grève, la vraie grève (pas comme en 2023) constitue la seule issue. Personne n’a dit que c’était facile mais cela le sera encore moins si on ne fait rien de sérieux pour la construire. De ce point de vue, les dockers américains, malgré les défaitistes et les bureaucrates locaux, nous ont montré la voie avec leur victoire historique et l’obtention au terme d’une grève totale de 3 jours, d’un accord salarial prévoyant 62 % d’augmentation d’ici 2030.


Vive la vie, vive la pensée libre, vive la sociale !
Vive la CGT Force-Ouvrière !

 

Rennes, le 21 octobre 2024, Fabrice LERESTIF, Secrétaire Général

Édito à retrouver dans l'Interpro n°267 du mois d'octobre 2024