Après 6 mois de mobilisation pour combattre la retraite des morts de Macron, il est non seulement utile mais indispensable d’en tirer quelques enseignements. Un devoir de lucidité en quelque sorte. On ne se ment pas et on ne ment pas aux travailleurs.

Force est de constater, au-delà des postures et des discours de l’intersyndicale nationale, que la contre réforme Macron n’a pas été retirée.

Dans son dernier communiqué en date du 15 juin, l’intersyndicale n’offre d’ailleurs comme seule perspective qu’une nouvelle réunion des chefs syndicaux à la rentrée. « La mère des batailles » va donc prendre des vacances.

De ces 6 mois d’intense bataille à la base, avec des moments inoubliables de combativité et solidarité ouvrières dans notre département comme ailleurs, nous pouvons retenir les faits suivants :

Macron le « méprisant de la République » et ses soutiens politiques et patronaux représentent un danger majeur pour ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre ou parfois survivre. Un danger majeur aussi pour la démocratie car c’est sur le terreau, ou plutôt le fumier des politiques austéritaires et sécuritaires que prospèrent les idées nauséabondes de rejet de l’autre. Le fameux piège de la division entre travailleurs. Raison de plus de se donner tous les moyens pour bloquer la Macroneuse.

La constitution de la 5ème République est fort peu démocratique mais ça on le savait !

Il ne faut pas compter sur la voie parlementaire pour nous tirer d’affaire, l’histoire sociale est d’ailleurs là pour nous le rappeler.

L’unité syndicale permet certes de mettre du monde dans la rue mais peut constituer aussi un obstacle bureaucratique majeur quand, sous la tutelle de la CFDT, elle s’oppose à la construction de la grève, la vraie, celle que craint le pouvoir, celle qui ne s’arrête pas le soir pour repartir 8 jours plus tard, 14 fois de suite.

L’UD FO 35, comme toutes les UD de France, a reçu un texte signé par des syndicalistes de la région parisienne notamment FO, CGT, SUD, FSU. Intitulé « ne tournons pas la page », Il dit notamment ceci « il est insupportable d’entendre dire qu’il n’y a pas de bouton pour déclencher la grève générale, quand on voit avec quelle aisance on appuie sur le frein pour empêcher le déferlement ». Nous partageons cette analyse.

Pour autant, nul défaitisme dans ce constat fait par la base syndicale la plus déterminée, juste cette lucidité qui forgera les batailles de demain.

Nous ne lâcherons pas !

"VIVE LA LUTTE, VIVE  LA VIE, VIVE LA SOCIALE !
VIVE LA CGT FORCE-OUVRIÈRE !"

Rennes, le 26 juin 2023, Fabrice LERESTIF, Secrétaire Général

Edito à retrouver dans l'Interpro n°251 du mois de juin 2023