27 Mai 2020
Nous vivons une période d’une grande violence car remplie d’incertitudes. Violence d'autant plus grande qu’elle peut être propice à bien des régressions sociales et démocratiques.
Hannah Arendt, rescapée du nazisme et spécialiste des systèmes totalitaires, explique très bien l’insidieux mécanisme qui consiste à multi plier volontairement les informations contradictoires de manière à ce que l'individu, balloté entre les unes et les autres, ait les plus grandes difficultés à se forger lui-même une opinion.
Pour ajouter à la confusion, le pouvoir ne parle plus d’une seule voix. La vérité s’estompe petit à petit dans un brouillard où mensonges d’État et réalité des faits (qui sont têtus) s’entremêlent. Au final, le sens critique et à fortiori la volonté de résister s’affaiblissent.
En face, du coté des premiers de cordée, les choses sont claires : faire payer l’addition aux travailleurs : plans de licenciements, assurance chômage dégradée, dérogations majeures à ce qui reste du droit du travail, remise en cause des congés, liquidation totale de la sécurité sociale, continuation sous des formes diverses de l’affaiblissement des services publics… Sans parler de la réforme des retraites, suspendue mais en rien abandonnée. Si on les laisse faire, le monde d’après, au-delà des discours, des postures et des médailles ressemblera furieusement au monde d’avant… En pire !
Et ces braves gens d'expliquer dans les « milieux autorisés » dont les derniers de corvée ne font pas parti e que c’est le moment de taper fort. Prérogatives syndicales réduites, interdiction de manifester à plus de 10, peur de perdre son emploi, tout est en place selon eux pour imposer la régression sociale sans risque de mobilisation majeure, même si la colère est là et qu’ils le savent.
Notre responsabilité dans ce contexte n’est pas nouvelle mais elle devient vitale et urgente : faire émerger en toute indépendance la clarté, préparer les esprits à la riposte, se donner les moyens dans l’unité la plus large possible d’imposer nos revendications et par la même notre exigence de justice sociale.
Nous sommes assignés à résistance !
" QUE VIVE LA SOCIALE ! VIVE LA CGT FORCE-OUVRIÈRE ! "
Rennes, le 25 mai 2020, Fabrice LERESTIF, Secrétaire Général
Edito à retrouver dans l'Interpro n°214 du mois de mai 2020