20 Mars 2018
En mai 1968, les manifestants criaient "10 ans ça suffit" à l’encontre du président De Gaulle.
50 ans plus tard, nous avons toutes les raisons de crier à Macron "10 mois ça suffit !". Non pas évidemment sur un terrain qui n'est pas le nôtre, celui de la préparation d'une "alternance politique", mais sur le terrain social, le seul qui nous importe.
Macron, son gouvernement, ses soutiens, y compris évidemment dans les milieux syndicaux cognent comme jamais sur tout ce qui peut ressembler à des droits collectifs.
Ils veulent notre peau et bien évidemment celle des organisations syndicales indépendantes qui résistent. 200 000 mandats syndicaux risquent d'être liquidés par les ordonnances Macron dont 33 000 pour FO !
Et l’on a voulu nous faire croire que grâce à la concertation de l’été 2017, on avait évité le pire. Code du Travail, Statut Général de la Fonction Publique, Statuts Particuliers dont celui des cheminots, formation professionnelle, Baccalauréat, Université et bientôt retraite, que restera-t-il des conquêtes de nos ainés acquises le plus souvent au prix de dures luttes ?
Il est des moments où il n y a plus le choix : soit l’on se bat en construisant le rapport de force par la grève interprofessionnelle, soit l’on se soumet, y compris par la passivité. Dans ce cadre, les propos démobilisateurs de l'actuel secrétaire général de notre confédération, largement relayés médiatiquement et pour cause, ne nous aident pas, c'est le moins que l’on puisse dire.
Mais ce qui importe au final, c'est que chaque syndicat, chaque militant(e)s, chaque adhérent(e)s de FO et au-delà les salarié(e)s, les retraité(e)s, les jeunes prennent la mesure du basculement qui est en train de s'opérer sous nos yeux et de l’urgence à réagir comme l’ont fait nos camarades de Mayotte.
À l’heure où ces lignes sont écrites, l'ampleur de la mobilisation du 22 mars n’est pas connue mais il est clair que tous nos efforts doivent porter sur la préparation de la confrontation avec les fossoyeurs des "jours heureux".
" 10 MOIS ÇA SUFFIT
VIVE LA SOCIALE ! "
Rennes, le 19 mars 2018, Fabrice LERESTIF, Secrétaire Général
Edito à retrouver dans l'Interpro n°188 du mois de mars 2018